Nivarox-FAR SA

Dès leur naissance, le but des FAR va être de neutraliser tous les producteurs d'assortiments à ancre. De 1932 à 1943, les FAR vont ainsi racheter quatorze maisons (dont Quartier Charles et Ancres à Bienne, et Orwa à Renan) dont douze vont être immédiatement fermées. En dix ans, l'effectif du personnel double et le chiffre d'affaires octuple. Cette importante progression va poser des problèmes de surface et engendrer la construction de nouveaux ateliers décentralisés, dans le Jura notamment à Saignelégier et Montfaucon. Cette bonne santé se poursuit jusqu'à la crise des années 1970 qui va déclencher le mouvement inverse, soit la fermeture des ateliers périphériques. On passe de 2000 collaborateurs en 1974 à 500 en 1979, et cela malgré l'absorption des Fabrique de Balanciers Réunies SA (FBR) en 1978.
Ces dernières sont nées le 24 octobre 1932 de la réunion de dix-neuf entreprises fabricantes de balanciers alors qu'elles sont vingt-cinq à être inscrites dans le registre de la Société des Fabricants de Balanciers. Tous les lieux de production sont conservés. Les bureaux centraux et la production sont à Bienne et le siège social aux Ponts-de-Martel. Les quinze localités sont : La Sagne, Les Ponts-de-Martel, Les Hauts-Geneveys, Cernier, Travers, Saint-Aubin, Môtiers ; Saint-Imier, Bienne, Aegerten, Evilard, Pieterlen, Saignelégier ; Granges ; Le Sentier.
En 1962, Hugues Vaucher, directeur des FBR, propose de réunir la construction des deux composants, balancier et spiral, pour pouvoir ainsi livrer à la clientèle des balanciers réglés. Ce projet, baptisé Précibal, est soutenu par les SR (Société anonyme des Fabriques de Spiraux Réunies) et Nivarox mais combattu par les FAR. Faute d'entente, il est finalement abandonné. Il renaît cinq ans plus tard avec la création le 15 juin 1967 par FBR, FAR, Nivarox et SR de « Soparem, Société des parties réglantes de la montre ». Elle cesse cependant son activité au bout de deux ans déjà, les FAR se retirant, estimant ne pouvoir atteindre les objectifs fixés au départ.
Finalement, en 1978, la crise provoque la dissolution des FBR et le rattachement d'une partie de leurs sites de production aux FAR.

Société des Fabriques de Spiraux Réunies (SR) et Nivarox
Constituée le 17 décembre 1895, la Société des Fabriques de Spiraux Réunies (SR) est l'une ou la première concentration d'entreprises dans l'industrie horlogère. Elle réunit alors les cinq fabricants de spiraux les plus importants en Suisse.
En 1921, les SR renforcent leur hégémonie en absorbant par fusion trois entreprises de spiraux : la Fabrique Nationale de Spiraux (FNS) à La Chaux-de-Fonds, la Fabrique de Spiraux de Saint-Imier, la Fabrique Borle & Jequier à Fleurier. En 1929, la fabrique Stella à La Chaux-de-Fonds est aussi vendue aux SR. En 1931, les SR entrent dans l'ASUAG et sont ainsi reconnus comme seul fournisseur de spiraux d'horlogerie en Suisse. L'alliage utilisé pour la fabrication des spiraux est depuis 1913 l'Elinvar. Les SR seuls disposent en Suisse du droit de mutation et d'utilisation de cette matière dans le domaine des spiraux d'horlogerie. Reinhard Straumann, métallurgiste à Waldenburg, s'associe alors avec un fabricant allemand pour mener à bien ses recherches. Il met au point un nouvel alliage, le Nivarox. Conscient du potentiel de ce nouveau matériel, les SR négocient différents accords avec Straumann pour régler la fabrication et la commercialisation du Nivarox. En 1933, Straumann ouvre à Saint-Imier le département Nivarox, alors succursale de la maison W. Ruch & Cie SA. En 1937, le département devient indépendant sous le nom de Nivarox SA, dont 56% du capital social est aux mains des SR. Straumann en est le conseiller technique et Paul Pingeon, son collaborateur de longue date, le directeur (jusqu'à son décès en 1963).
En 1977, Nivarox SA, avec siège et usine à Saint-Imier et un département réglages à Vicques, les SR, les Fabriques de Spiraux Réunies de Bienne (anciennement Baehni & Cie) ainsi que la société Virola à Diessbach fusionnent pour donner naissance à une nouvelle Nivarox SA dont le siège et les bureaux centraux sont à La Chaux-de-Fonds.

Emma Chatelain, 30/03/2011

Fonds d'archives

Dossier documentation, Mémoires d'Ici (Saint-Imier), « Nivarox »
Chronologie jurassienne Denis Moine (Mémoires d'Ici, St-Imier/ARCJ, Porrentruy)

Bibliographie

http://www.swatchgroup.com/fr/marques_et_entreprises/production/nivarox_far (30 mars 2011)
Le Jura bernois, 20 septembre 1958
Georges Nicolet, Au cœur du temps : Nivarox-FAR, 150 ans d'histoire des assortiments et des parties réglantes, Le Locle, 2000

Lien: http://www.nivarox.com/fr/presentation